Dans la quinzaine qui vient de s’écouler, le quotidien de Awayuki a brusquement changé. Ce jour-là, un incident inexpliqué s’est produit au supermarché du coin, où Awayuki est coutumier d’acheter ses achats. Les conséquences de cet événement ont été immédiates et profondes : Awayuki n’a plus pu se faire à l’idée d’approcher les miroirs, les regards curieux des autres lui causant une anxiété intolérable. La solitude qui se refermait sur elle devenait de plus en plus pesante et Awayuki se sentait enchaînée à des peurs irraisonnées.
C’est pour cette raison qu’elle décida de se rapprocher de Mashiro. Celui-ci, personne discrète et sans arrière-pensées, est l’un de ces rares individus qui, malgré tout, semblaient disposer d’une certaine sagesse. Avoir pu partager avec Mashiro ses inquiétudes et ses peines pourrait bien être la garantie que Awayuki pouvait attendre. Alors, elle demanda à Mashiro d’unir leurs forces en dehors des villes, loin des miroirs et des regard inquisiteurs qui semblaient la rendre malade.
Entre les champs de blés verdissants et les rochers gréseux, Awayuki et Mashiro s’installent à leur propre rythme, sans se préoccuper des regards, ni des murmures potentiels. L’une cherche la sécurité dans l’empathie de l’autre, tandis qu’il s’efforçait de comprendre les causes de cette terrifiante anxiété qui gagnait Awkawayuki. Un chemin sans fin s’ébrèche, parcouru par les discussions enragées, par les moments de silence inexpliqué, par l’appétence pour découvrir. Pour la première fois en plusieurs semaines, la perspective leur offrait un aperçu d’espoir. L’incident en provenance du supermarché pouvait alors se résoudre devenir une étape qui mène à une ère de paix dans lequel Awayuki ne soit plus contraint de s’enfuir sous la peur des autres.