Dans le cœur de Redstone, les géants de la nouvelle époque, il semblerait que le groupe de compagnons d’aventure ait mis un pied dehors hors de l’ordinaire. La route leur avait été inattendement perturbée par la apparition d’un mystérieux groupe de guerriers : les chevaliers de l’Odyssée. Au premier abord, leurs uniformes luisants et leurs armes glauques leur donnaient une apparence de combattants inoubliables. Mais, il s’agissait bel et bien d’une impression trompeuse. Lorsque les voyageurs se sont approchés d’eux, ils ont remarqué que leurs yeux étaient… dénués de vie.
Comme si l’esprit avait été réprimé dans ces yeux, éteint, sans feu ni flamme. La présence étrange de cet étrange autel en métal noir au milieu d’eux a suscité une angoisse instinctive chez les compagnons. Un tel objet semblait à dessein conçu pour célébrer les funérailles de la mort. Et pourtant, il s’agissait bel et bien d’un artefact de sauvegarde. Celui qui l’utiliserait pourrait ressusciter instantanément de ses cendres. Mais à quel prix? La bande a noté que les chevaliers portaient des armures portant des emblèmes étranges, comme des symboles de deuil et de dévotion.
Quand on leur a demandé ce que faisait leur groupe dans ces régions reculées, ils ont répondu, sans ciller, que leur unique but était de retourner chez eux. Rien ne semblait importer pour eux, ni l’identité des géants de la nouvelle époque, ni leur présence dans ce monde. Les chevaliers de l’Odyssée n’étaient-ils pas des errants, prisonniers d’un désir obsédant? Leurs pas ne semblaient qu’entre deux morts : une mort certaine, puis une ressuscitation instantanée. Dans leur langage, on pouvait deviner une grande colère et une immense solitude.
Lorsqu’un des membres de la bande a essayé de demander des explications plus précises, un étrange silence est tombé. Les yeux des chevaliers n’avaient-ils pas éteints l’esprit? Mais pourtant, il restait une émotion qui ne quittait pas les siens : l’appel du foyer, l’appel de la famille, de l’unité, de l’accueil. Les géants de la nouvelle époque comprenaient cela mieux que personne : que le monde était divisé entre deux camps, le camp de la lumière et le camp de l’ombre. Mais ce groupe, les chevaliers de l’Odyssée, ne se battaient pas contre les ténèbres. Ils les acceptaient, peut-être même les aimaient. Car, comment autrement expliquer cette alliance entre l’armée des morts et le cri de ressuscitation? Les géants de la nouvelle époque avaient-ils atteint une nouvelle compréhension de la mort? Une compréhension qui les permettait de la surmonter, de l’utiliser pour atteindre l’immortalité?
La rencontre avec les chevaliers de l’Odyssée restera longtemps gravée dans la mémoire des compagnons d’aventure. C’était comme avoir touché à l’envers de la réalité, comme avoir franchi un seuil inattendu qui les avait propulsés dans un univers de ténèbres éternelles. Et pourtant, l’horreur s’éloignait de nouveau, comme si elle ne s’était jamais produite. Car, malgré les symboles de deuil et de dévotion, il y avait un étrange amour qui émanait de ce groupe de chevaliers. Un amour pour la mort, oui, mais également un amour pour la vie, une vie que l’odieuse autel en métal noir leur permettrait de récupérer, immédiatement, et pour l’éternité.
